Libération
Libération des détenus d’opinion
Par Mhamed HASSANI
Ils sont sortis
Ils sortent
Ils sortiront
Un peu amaigris
De corps
Mais affermis
D’esprit
Ils traversent
La grande porte
En sens inverse
Dignement
Toujours insoumis
Un peu désorientés
Par la lumière
Soudaine
Dont ils ont été privés
Depuis un temps…
Ses souvenirs remontent
Au premier jour
Où il a franchi
La lourde porte
De l’infamie
À la dernière nuit
Où la petite porte
Fût fracassée
La petite porte
De sa maison
Où ils ont essayé
De briser
Les derniers ressorts
De sa raison
En déchirant
Le voile de l’intimité
Ils sont sortis
Ils sortent
Ils sortiront
Ils inspirent
La Liberté
La Dignité
Et la certitude
De toujours vaincre
L'animal en nous
Ils ne se sont pas portés
Volontaires
Ils vivaient
Simplement
Sur terre
En citoyen
Sans dédain ni concession
Ils vivaient
Librement
En Êtres humains
Sans autre ambition
Ils sont venus
Les prendre
Chez eux
Parmi les leurs
Oui les tyrans
Sont venus
Armés jusqu’aux dents
De haine et de mépris
Perturber leur vie
Ils sortent
Un à un
Un peu amaigri
Mais tjrs
Debout
Dans leurs idées
Dans leur dignité
Dans leur humanité.
Ils sont sortis
Mais pas tous
Disent les réseaux
Ils sont sortis
Comme des pousses
En ce printemps
Qui tousse
Encore l'hiver
Et qui sentent
Déjà l'été.
Ils sont sortis
Ils sortent
Ils sortiront
Tous
De partout
De tous temps
Ils quittent
Les pénitenciers
Les bourbiers
Pour reprendre
La grande marche
De la liberté
La grande marche
De l'humanité
Qui ne s'arrête
Jamais
Algérie le 31/03/22
Humain "délarmé" ou temps de guerre
Humain “délarmé» ou temps de guerre
J’attends
Le signal
Son signal
Je le reconnaîtrai
Je m’y reconnaîtrai
Sans difficulté
Je me lèverai
Sans effort
Pour l’accueillir
Avec le sourire
Rien qu’à le voir
Le sentir
Venir
Je revis
Je fleuris
Je n’attends plus
Il est là
Devant moi
En larme
Sans arme
Il arrive de loin
Mon ami
Mon frangin
Ce bel humain
Qui revient
De si loin
Me dire son regret machin
Il est dans mes bras
« Délarmé »
Sec
Comme un rocher
Éclaté
Dans ma chair
Lacérant
Mon attente
Souriante
Je suis dans ses bras
Désarmé
Être nu
Sans bouclier
Ni tenue
Un humain aux abois
Qui n’a de choix
Que de se rendre
À l’évidence
Cet éternel refrain
Qui revient
En fin de séance
Cette unique voie
Qui renvoie
La même résonance
Y aurait-il une voix
Pour une foi
Qui changerait la sentence ?
1er mars 2022
M.H
Je repars
Je repars
Je repars
Comme si de rien
Reprendre le boulot
Qui est le mien
Sillonner les horizons
Et les parchemins
À la recherche
De cette troisième main
Qui écrit les destins
J’irai loin
Très loin
Assez ou pas assez
Loin
Peu importe
La distance
Quand j’aurais enfreint
Toutes les certitudes
Qui brisent les reins
Je saurais
Reconnaitre
Mon chemin
Il se pourrait même
Que je ne revienne
Par le même
Train
Mais avec le même
Entrain
Peut-être même
Que je ramène
L’esquisse
L’idée
Ou l’étincelle
Qui mettra fin
À nos chaînes
Supposées ou réelles
Je repars
Comme imprévu
Sans au revoir
À votre insu
Je repars
À ma rencontre
Sans crier gare
Mains en poches
Regard en torche
Dans ma tête
En quête
D’un trou noir
février 22
M.H
Émission radio Soumam
https://www.grosfichiers.com/tZhv4J24stZ_rcZTZPV4kXR
Je reviens...
Je reviens
Vous dire
Que les choses n’ont point changé
Que mes mains
Sont restées
Occupée à d-écrire notre chorégraphie
Je reviens
Jeter
L’ancre parmi les accusés
Les poursuivis
Les détenus
D’avoir lu
À haute voix
Dans le livre interdit
Je reviens
Vous dire
Que les choses n’ont pas changé
De l’autre côté du miroir
Que nos mots
N’ont pas déserté les assises
Les rues les places et les salles
Que nos maux
Se sont aggravés
Au lendemain de traitements avariés
Je reviens
Vous signifier
La fin de nos sursis
Le début d’une autre chorégraphie
Libératrice
Et ensemble
Trouver
Le mot
Qui manque
À notre grille de lecture
Le geste
Qui échappe
À toute censure
Et surtout
Vivre ensemble
Le nouveau jour
Quel que soit ses atours
février 2022
DIS LEUR PAPILLON - Ini yasen ay aferttedtu
Dis-leur Papillon
Vas-y
Papillon
Dis-leur
Doucement
En minaudant
Ce que la nuit
Cache au jour
Ce que le jour
Cache à la nuit
Dis-leur
Ce qu’il y a
Derrière les murs
Des prisons
Le pourquoi
Le comment
On en arrive là
Dis-leur
Où finit la loi
Où finit l’humain
Quand renaît
L’animal
De nos entrailles
Dis-leur
Papillon
Ce que l’autre versant
Cache du soleil
Ce que le soleil
Montre à moitié
Dis-leur
L’imparfait
De tout
Et le tout
Imparfait
À la recherche
De la perfection
De la cohésion
D’un nouvel horizon
Pour sortir du chaos
Dis-leur
Que seul l’amour
Peut guérir
Le reste ne fait que
Nourrir
L’animal en nous
M.H 1er janvier 2022
Ini yasen ay afertedtu
Aha
Ay afertedtu
Ini yasen
S tizedt
D ustewtew
Ayen yeffer
Yidt f ass
Ayen yeffer
Wass f yidt
Ini yasen
Acu yellan
Deffir lehyudt
N lehbus
I wacu
Amek
I nessawadt i wanect a
Ini yasen
Anda yettfaka usaduf
Anda yettfakka wendan
Mi ara ad ilal
Wexten
Seg nnegh
Ini yasen
Ay afertedtu
Acu yeffer
Ugemmadten seg idtij
Acu id yesken
Yidtij d azgen
Ini yasen
Urublil
N akk (ughrud)
D wakk (weghrud)
Urublil
Yesnunuten
Ummid
Uslid
D unbrid nidten
Akken ad fghen seg rwi
Ini yasen
Ala tayri
I izemren i tujit
Ayen nidten
Yessegras
Ixten deg nnegh
M.H 1er janvier 2022
L'arbitraire
L’ARBITRAIRE
L’arbitraire s’installe
S’étale
Et déploie ses ailes
Enfonce
Défonce
Et lacère
Le corps saint
De la société
Dénature
Déblatère
Et déterre
La hache de guerre
Contre la société
L’arbitraire
N’est pas
Le titre
D’une fiction
Mais
La traduction
D’une situation
De non droit.
L’arbitraire
Colonise un pays
Qui peut se nommer
Algérie
Ou autre bergerie
Et soumet son peuple
À toutes les misères
L’art ne peut braire
Il épelle
Pour nous
Le mot Liberté
Et ne peut se taire
Quelle que soit
L’adversité
L’art téméraire
Est omniprésent
Dans chaque pas
Chaque négation
Ou son contraire
Chaque génération
Il se régénère
D’un rien
D’un rai éphémère.
05 octobre 2021
Mhamed HASSANI
Le lendemain
Le lendemain
Beaucoup
Se sont remis
À leur quotidien
Fait de tout
Et de rien
Mais surtout
De renoncement
À tout lien
Avec le présent
Diluvien
Beaucoup
Et pas des moindres
Détournent
Leur regard
Se disent
Rien à craindre
Loin des Cassandre
Oui beaucoup
Me dit mon ami
Qui n’a rien compris
À ma poésie
Qu’il aime beaucoup
Surtout
Quand elle rit
À gorge déployée
Pour célébrer la vie
Et qu’elle se rit
Des gabégies
Qui gagnent
Le sommet
Loin des pieds
Qui continuent
À marcher !
Oui, beaucoup
Ont perdu
Leur vie
Dans la traversée
Au moment
Où ils ont commencé
À la chanter!
Me dit mon ami.
16/09/21
Mhamed Hassani
La grève
La ville ferme les yeux au petit matin, au moment de les ouvrir. Dites, quel est ce chagrin, quelle est cette peine ? Est-ce ce maudit covid qui sème le vide ou une autre cause qui décime le monde ?
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Il faut courir
Nous étions
Quelques un
Pas nombreux
Certes
Mais motivés
À marcher
Furtivement
Craintivement
En chuchotant
Des poèmes
Au vent
Jusqu'à
Libérer le nombre
Alors nous avons marché
Ouvertement
Librement
En s’interpellant
De placette en boulevard
Avec des slogans
Nous avons marché
En chantant
En dansant
En révisant notre histoire
Nous avons marché
Longtemps
Grâce au nombre
Nous avons baissé
La garde
Comme un corps gras!
Nous avons marché
Longtemps
Si longtemps
Que beaucoup
En ont oublié
Le pourquoi
Et se sont endormis
En marchant
Laissant le temps
Aux variants
D infecter les vivants
L’âme dormante
Des coureurs de fond
S’est réveillée
D’un bond
Jusqu’ici
Nous avons marché
Ça n’a pas marché
Alors maintenant
Il faut courir
Pour se maintenir
Parmi les vivants
Il faut courir
Pour ne pas finir
Dans un dépotoir
Il faut courir
Et se reproduire
Dans l’air du temps
Il faut courir
Pour ne pas perdre
Du terrain
Et la main dans la main
Reconstruire notre train
Il faut courir
À en perdre le sourire
Il faut courir
C’est une règle de la nature
Courir pour se maintenir
S’entretenir
Il faut courir
Pour ne pas reculer
Bien garder sa place
Jusqu’à
Pousser
Comme un olivier
Enraciné
À jamais!
MH 12/09/21