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asefru id nni$ i^têlli i Iweqqasiyen d yinebgiwen n lherma
Weqqas
Weqqas tebha
Ma tessent-as
Safel sada
Nan-ak nant-as
Sa$el sura
Terra-d agla-s
Suq n lêed
£as d lexmis
Anebdu ileêq-ed
Baba-s itbaâ mmis
Nadam g ceîî
Yewfa tub$i-s
Weqas d aslem
Berra i waman
Yennerna g ilel
Yezde$ akal
Yeréa snasel
Yu$al d amdan
Weqas texnunes
G lusex ines
Zi$ ulac deg-s
Mi tepwaêres
Teooa llim d ifires
Tesumum g lqares
Weqqas din i lule$
Wissen amek
Fell-as âecqe$
Almi d ulamek
Fell-as rewle$
Ugade$ iy tehlek
Weqqas 08/11/12
Memmed HASSANI
« Il n’est pas indispensable d’être fou pour...
« Il n’est pas indispensable d’être fou pour faire du cinéma. Mais ça aide beaucoup. »
de Samuel Goldwyn
cercle culturel et artistique de la ville d'Aokas
cercle culturel et artistique de la ville d'Aokas
Pour un renouveau culturel
Le rideau vient de tomber sur le festival international du théâtre de Bejaia, à 25 km d’ici (Aokas) et la population d’Aokas n’a bénéficié d’aucun spectacle pour apprécier...! Un festival qui nous a laissé rêveur devant tant de faste parti en fumée... où des cultures sont venues de très loin s’exprimer chez nous pendant que tamazight est renvoyée à ses foyers ! Nous avons senti que tout le chemin parcouru s’est transformé en corde autour de notre cou, en nœud qui nous empêche de respirer, nœud fait de compromission et d’attente entretenue, nœud que nous ne savons plus défaire parce que toute alternative nous parait absurde. Cette négligence dont nous sommes victime sonne comme une nième provocation à laquelle nous répondrons par notre capacité à nous renouveler.
Le renouveau nous vient cette fois du « théâtre de la rue d’El-Harrach » qui ramène la « punaise » de Maikovsky dans sa valise et que la ville d’Aokas accueille avec modestie et chaleur comme elle a toujours accueilli les porteurs de lumière.
Ce que les milliards du festival de Bejaia ne lui a pas offert, cette troupe anonyme le lui offre, avec humilité et respect, (comme l’a fait, il n’y a pas longtemps, l’artiste Akli D.) au même endroit où la troupe d’Ait Aissa (Aokas) a bravé la dernière APC du parti unique pour représenter son spectacle « taberwit », parce qu’on lui avait interdit l’accès de la salle de cinéma et du centre culturel.
Admirez le résultat de décennies de gestion de l’infrastructure culturelle :
En 1978, une troupe d’Aokas a monté et présenté l’unique spectacle de la première pièce de théâtre en tamazight, contre vent et marrée, dans une salle de cinéma privée. A l’époque, il y avait trois salles de spectacle à Aokas (deux privées et une de la maison de jeune qui ont toutes fermées entre temps). L’Etat algérien s’est mis à construire des espaces culturels, l’espoir était permis.
En 1989, la troupe de Théâtre d’Ait aissa a représenté sa pièce de théâtre « taberwit » (qui continue à nous inspirer) sur l’esplanade de la salle de cinéma pour les motifs évoqués plus haut. (Refus d’autorisation de l’autorité).
En 2012 (09/11/12), la troupe d’El-Harrach présente son spectacle sur la même esplanade qu’en 1989, devinez pourquoi cette fois ? Parce que la salle de cinéma est en ruine ainsi que le centre culturel.
Aujourd’hui il n’y a plus de salle qui peut recevoir un spectacle. Plus besoin d’interdire ! Mais non, même en plein air il faut une autorisation !
Eh oui, les nouvelles ( ?) autorités (enfin on le croyait) ont tout fait pour réduire à néant le formidable potentiel culturel de la région (et du pays). Détruire la culture d’un peuple c’est lui enlever toute initiative, c’est l’affamer et le rendre dépendant. Même la culture qui nous est servie sur commande est surgelée et n’arrive pas dans nos contrées. Tous les circuits de production et de diffusion sont contrôlés. Les artistes sont appâtés et neutralisés sinon ridiculisés et poussés vers l’exil (interne ou externe).
Ce constat, qui n’est pas nouveau, nous laisse perplexe devant l’avenir. Pourtant nous savons que ce n’est pas une malédiction. Certains soupçonnent une punition pour insubordination de la part du pouvoir. D’autres veulent nous faire croire que c’est une tare algérienne, pendant qu’une troisième catégorie met en avant notre incapacité à jouir sans casser l’objet de notre désir ? De gros enfants qui ne maitrisent pas leur force ? Qui brisent leurs jouets ?
Ce bref détour nous fait réaliser combien il était vital de se ressaisir et de ne plus croire aux chants des sirènes de la rente si nous ne voulons pas finir pourri d’avoir trop attendu.
C’est pour cela qu’il faut rendre hommage à ceux qui activent sans moyen pour maintenir l’étincelle de la libre création, comme nos prédécesseurs, qui éclairera demain les générations de l’après rente, parce qu’ils se poseront la question du comment ont survécu ces fous d’artistes qui ont refusé de se plier.
L’approche et la gestion administratives de la culture nous a ruiné. C’est pour cela qu’il faut que les acteurs culturels se concertent pour définir une démarche cohérente pour un renouveau culturel au niveau local régional et national en conformité avec les aspirations des populations.
Aokas le 09/11/12
une grande dame qui vient de loin mais bien de...
une grande dame qui vient de loin mais bien de chez nous et qui sait ce qu'elle veut!
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Hassani Mhamed shared Dramadjazairia Dramalgérienne's photo.
théâtre de rue ou réalité? non, on ne joue pas...
théâtre de rue ou réalité? non, on ne joue pas avec la mort. chaque citoyen qui s'immole ou se donne la mort, c'est la situation de l'algérien fragilisé mis face au mur, qui est mise en évidence.
Irrégularités et opacité dans la gestion de...
Irrégularités et opacité dans la gestion de l’argent de l’Etat
le 07.11.12 | 10h00 9 réactions
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Manque de maîtrise, absence de rigueur, dysfonctionnements, insuffisance des procédures et inobservation des principes budgétaires. Tels sont, entre autres, les griefs que la Cour des comptes retient sur la gestion et l’exécution du budget de fonctionnement de l’Etat.
même en culture les bilans de nos responsable ne ...
même en culture les bilans de nos responsable ne sont que statistiques! que des chiffres! c'est vrai, il ne reste qu'à justifier des trous, le théâtre on l'oubli, mais la comptabilité reste. le mérite de ce festival est de nous avoir encore une fois fait prendre conscience que les seules avancées culturelles dans notre pays sont celles initiées par les artistes en marge des manifestations officielles: et là nous avons été absents! il faut en tirer les leçons!
Tombée de rideau sur le Festival international de Béjaia THÉÂTRE PROFESSIONNEL - Liberté Algérie , Q
www.liberte-algerie.com
Tombée de rideau sur le festival international du théâtre professionnel, qui s’est déroulé du 29 octobre au 5 novembre à Béjaia. Plu
vendredi à 14h. sur l'esplanade qui a accueilli...
vendredi à 14h. sur l'esplanade qui a accueilli le fameux spectacle "taberwit" de la troupe "aitaissa" d'Aokas en 1989! c'était le premier acte de nombreuses actions culturelles qui ont propulser Aokas au premier rang des communes les plus active culturellement... Aokas était à l'avant garde!
faisons de ce spectacle, un nouveau départ pour renouer avec les énergies positives de la région. le théatre est ce moment magique où l'homme se réconcilie avec lui même et se reconnait comme l'acteur de son destin.
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Hassani Mhamed shared Ahcene Mariche's status update.
Evocation : Malek OUARY (1916/2001), un talent ignoré :
Réhabiliter les auteurs, poètes, journalistes aussi talentueux, c’est les replacer dans leur juste valeur !
Est-ce pour sa confection chrétienne qu’il est méconnu dans son pays d’origine, l’Algérie ? Pourtant, cet écrivain –poète et journaliste était entré par la grande porte, dans la cour des grands, à l’instar de ses compatriotes Algériens de sa génération tels : Mammeri, Féraoun, Dib et les Amrouche avec lesquels il avait des liens très étroits et de nombreux amis Français de son époque. Son patriotisme indéniable a été illustratif dans chacune de ses œuvres introuvables, malheureusement, dans les librairies. Malek Ouary n’est pas le seul à être ignoré dans l’Algérie indépendante. Les nouvelles générations n’ont aucune idée de cet imminent écrivain et encore moins, son nom ne figure même pas dans les manuels scolaires. Sa disparition a été ressentie à plusieurs reprises , les douleurs ne sont pas encore atténuées tant que la réhabilitation n’a pas été réalisée, de manière officielle, par les responsables du secteur de la culture et de l’information.
L’Algérie et donc les Algériens commémorent le cinquantenaire de l’Indépendance du pays et c’est par un pur hasard que nous ferons connaissance, à nos aimables lecteurs, de l’une de ses œuvres , le roman : « La robe kabyle de Baya » où l’auteur raconte de manière parfaite, dans la langue française qu’il maîtrise – avec un talent sans égal et particulier à Malek Ouary - il n’a rien à envier à Victor Hugo ou Flaubert entre autres- « l’aventure singulière d’un jeune kabyle, professeur de lettres dans un lycée d’ Alger, totalement intégré et assimilé au milieu européen, ayant rompu tout contact avec son monde d’origine ».et met en relief la guerre d’Algérie ( 1954 /62) à travers les déchirements d’un homme pris entre deux femmes : une française ,Mireille, qui fut son épouse avec deux enfants Olivier et Estelle et une kabyle, sa cousine Baya- entre deux cultures, deux destinées diamétralement opposées et par ricochet deux identités conflictuelles mais complémentaires. Ce professeur de lettres savait pertinemment que « tout nous sépare : la race, la religion, la langue, les coutumes, la mentalité, la santé ».
Lors d’une patrouille de police, en pleine rue d’Alger, le professeur Alain (pour Ali) Amergoût (pour Ameurgou) fut interpellé et ramené au poste de police pour interrogatoire. Il ne s’attendait pas à une telle décision de par son statut d’intégré. Ce qui le choqua. Il ne fut pas relâché. Sa femme téléphona à un parent d’un élève à qui Alain donnait des cours de latin : le général d’état –major. Au bout du fil, c’était Mme Dussac qui lui répondait en lui disant qu’elle mettrait son mari au courant de cette arrestation. Durant l’interrogatoire, les tortures, bien sûr, le lieutenant voulait connaître les relations de ce professeur, pourtant assimilé à la société française, avec les « fellagas ». Il lui disait en ces termes : « Mon petit Ali Ben Couscous, ne te fatigue pas inutilement. Tu auras beau te contorsionner et faire des grimaces pour te faire admettre parmi nous, les Européens, tu ne seras jamais qu’un bougnone. Mets-toi ça, dans la tête ! » (Page 77). Telle était donc la leçon que lui assénait le maître de guerre psychologique. Alors, tout est remis en cause. Tous s’est effondré tel un château de cartes. Il fut, malgré tout, mis en résidence surveillée à Guer Douze, dans son village natal, en Kabylie, lui qui était de surcroît officier dans l’armée française durant son service militaire. Guerdouze fut créé au moment de la soumission de la confédération des Ath Abbas au printemps 1847.
Arrivé au village, il ne s’attendait guère à d’autres remontrances plus terribles que les précédentes. Sa tante Aldjia le descendit en flammes, en l’écoutant parler kabyle, la langue maternelle qu’il déforma de l’accent français : « Ecoute mon fils, ne parle pas trop. Veux-tu ? Tu me ferais rougir. Tu estropies les mots, au risque, à chaque instant, de sortir quelques énormités. Voilà ce qui arrive quand on quitte son pays pour chercher la réussite chez les autres ! » L’intervention de la tante fut telle une balle tirée à bout portant. Ali est terriblement touché. Il est K O. Il est bouleversé par ce qu’il vient d’entendre de la bouche de sa tante. Ce moment de panique ne sera pas oublié de sitôt qu’un autre survient par surprise, en l’absence de sa tante Aldjia : la visite de sa cousine Baya. Une visite « impromptue » de Baya : une belle femme, veuve, instruite aussi. Elle déstabilise Ali, fascine Alain. Elle marque des points dès sa première rencontre avec son cousin qui a laissé son épouse Mireille, une française, à Alger. C’est le coup de foudre ! Ali est épris de sa cousine. Il ne peut se résigner et adopter le contrat de sa cousine qui était sûre qu’Ali ne pourrait refuser. Il n’avait pas le choix tellement le charme de sa cousine le préoccupait et occupait son esprit, sans cesse. Lasse d’entendre son mari qui ne pouvait la rejoindre, Mireille regagna la France, avec ses deux enfants, chez ses parents.
Ali fit la rencontre de l’un de ses amis d’enfance : Chérif : un ancien tirailleur durant la 2 ème guerre mondiale (1939 /45) blessé et boiteux. Celui-ci découvrit que son ami Ali est officier de l’armée. Il le trouva en uniforme. Et cela agassa Chérif au plus haut point sans pour autant lui en faire la moindre remarque.
Pour Bouzid, le fils du Caïd, un autre prétendant de Baya, ce fut la grande déception car ses parents (à lui) refusèrent la demande en mariage de leur fils avec la cousine d’Ali. Bouzid ne céda pas. Il se confia à sa grand-mère paternelle qui, elle, consentit et alla trouver la mère de Baya. Mais sans résultats.
Aux environs du village, une embuscade fut tendue à une patrouille militaire qui perdit plusieurs éléments. Le Caïd est littéralement pris à partie par le capitaine de la SAS qui lui intima l’ordre d’établir une liste de douze suspects. Le Caïd inclut un adolescent de 15 ans. Les prétendus auteurs furent ramenés devant le capitaine qui constata la présence du gosse. Il le renvoya. Le jeune homme aurait aimé collaborer et participer aux souffrances des adultes. Pendant tout ce temps, les conséquences furent dramatiques. Des interrogatoires ne cessaient pas. Les menaces sont quotidiennes. On tire sur tout ce qui bouge, la nuit. Des bombardements sur toute la région, furent nombreux et intenses. Les populations sont constamment persécutées dans leur vie quotidienne. « Même les assimilés et les intégrés ne sont pas épargnés ! » ne cessait de penser Ali, dans son for intérieur rongé par ces douleurs.
Cette situation et de bien d’autres scènes plus atroces vues et les propos humiliants entendus mille et une fois, déclencha chez Ali une sorte de révolte. Par la force des choses, il est sommé de se déterminer. De quel côté ira-t-il ? Du côté français ? Il serait un renégat. Du côté des siens ? Il serait un renégat pour les premiers. « Alors, il vaut mieux être renégat et gagner la sympathie des siens parmi lesquels je vivrais le reste de mes jours ! » se disait-il. Il retrouvera appui et réconfort. Alors, à la tête d’un groupe de harkis, sous son autorité, il décida de rejoindre les maquis, avec armes et bagages pour « patrouiller les environs » argumente –t-il au capitaine qui voit une sage décision d’Ali. En cours de route, il prit en otage le Caïd.
En France, Mireille ignorait tout ce qui s’est produit comme évènements depuis la mise en résidence surveillée de son mari, dans son village natal. Et durant l’attente, interminable, son état de santé dépérissait. Baya a tenu à lui rendre visite pour deux raisons : demander de nouvelles de sa santé et de celle des enfants puis attirer son attention, sans s’aventurer, sur le basculement d’Ali. Cette visite intrigua Mireille qui en est paniquée. Elle décida alors, de se rendre à Bougie (Béjaïa) au village natal de son épouse.
Durant l’une des leurs opérations spectaculaires, les maquisards prirent en otage le Père Nalé. Le personnage n’est pas enlevé par hasard mais dans un but bien déterminé. L’objectif des « fellagas » est double : la libération définitive du Père est tributaire au message dont il a la charge et la pleine responsabilité de faire passer par diffusion dans les colonnes à la Une d’ Alger-journal, très lu tant en Algérie par les musulmans et par les Français d’ici et de France. Ensuite, il est demandé au journaliste Géhel de faire le récit fidèle du Père Nalé tel qu’il est conçu par les maquisards dont Ali Ameurgou. La rencontre eut lieu dans un endroit tenu en secret. L’article est focalisé sur le retournement de veste d’Ali Ameurgou qui, professeur de lettres, intégré et assimilé à la communauté française, a rejoint le maquis. Pour les Français, ce geste est perçu comme une trahison pendant que de l’autre côté, chez les siens : « Amergou est rattrapé par son passé qui remonte à ses origines ». A travers la presse qui avait largement commenté la décision d’Alain redevenu réellement Ali, Mireille a su également le décès accidentel, en France, de Baya qui lui avait rendu visite auparavant. Elle revient au bled, accompagnée de ses deux enfants. Elle portait la même robe kabyle de Baya qu’Ali gardait soigneusement et jalousement dans le capuchon de son burnous. Tous ces produits d’art traditionnel, ancestraux constituent des symboles de toute une civilisation berbère. Le fait de rejoindre le maquis, parmi les maquisards qui ne sont que les siens opprimés, Ali a répondu à l’appel du cœur, de la conscience, de la logique alliant les deux cultures.
A travers la lecture de ce roman de 251 pages, (et d’autres œuvres) le patriotisme, le militantisme à la cause amazighe de Malek Ouary ne sont plus à démontrer. Il a démonté toutes les fausses prétentions et préjugés alimentés à son égard. Et c’est de bonne guerre que sa réhabilitation est fort souhaitée. Elle est nécessaire même. Elle contribuera surtout à replacer l’homme, l’auteur, le poète, le journaliste d’une immense culture s’exprimant dans plusieurs langues : le français, le kabyle, le latin, le grec et l’arabe. Un hommage à ce grand homme de lettres renforcera, sans aucun doute, la liste des nos intellectuels et permettra à son auteur de reposer en Paix même … en exil !
M A Tadjer.
Biographie de Malek Ouary :
Il est né le 27 Janvier 1916 à Ighil Ali (Wilaya de Béjaïa) dans une famille kabyle berbérophone chrétienne. Ighil Ali est rendu célèbre par Fadhma Nath Mansour (mère de Taouès et frères Amrouche). Les études primaires, il les fit dans son village natal. Il est indéniable et ne pouvait échapper au sort. L’enfance de Malek Ouary présente des similitudes, sans failles, à celles des Jean et Taouès Amrouche qui eux aussi sont issus du même village, Ighil Ali, de familles converties non parce qu’elles le voulaient, par conviction, mais par nécessité pour se consacrer à la culture universelle. Et Malek Ouary a eu le privilège d’hériter du savoir de ces deux familles : côté maternel ( Arch Igawawan des Ath Menguellet) , sa tante Chabha fut conteuse intarissable. Du côté paternel, l’enfant hérita du courage, de la bravoure mais aussi du patriotisme de ses oncles : Ahmed U Merzouk qui barra la route aux troupes du général Bugeaud et d’une grande « Dame troubadoure » Lia Hnouna, poétesse qui se déguisait en homme pour mieux circuler. C’est dans ce milieu très cultivé, d’intellectuels que Malek Ouary évolua. Il fut initié et imprégné par la magie du verbe et de la richesse de la littérature orale kabyle. A 13 ans, il entra au collège puis au lycée et à l’université. C’est la rupture avec tout ce beau monde qui provoqua en lui un « sevrage » dont il souffre énormément et longuement (10 ans). Durant cette période, il apprit le français, le latin, le grec et l’arabe. Il a pris conscience que toute cette culture qu’il avait acquise venait de « chez les autres ». Cette situation l’humiliait au plus haut degré. Il prit conscience des terribles conséquences : le reniement, la déculturation de ses origines. Cette angoisse fut pour Malek Ouary un sursaut pour le ré-appropriation de la langue maternelle avec les œuvres de Si Mohand U M’ hand, de Boulifa, Hanoteaux, Lerourneux… Puis, Malek Ouary mit la main et le vergne sur les œuvres de Jeau Amrouche « Chants berbères de Kabylie ». Il entreprenait des recherches et son long travail aboutit à la publication des « Poèmes et chants de Kabylie » en 1974, alors qu’il était enseignant en lettres puis devint journaliste et entra à Radio-Alger ORTF. Il trouva le temps et le lieu pour se consacrer à la sauvegarde de la culture kabyle et berbère en collectionnant pour les enregistrements des poèmes, des textes, des contes et chants rituels kabyles. Un patrimoine pour lequel il avait une très grande passion. Il entreprit des articles et des reportages sur le mode de vie kabyle. En 1956, il publia son premier roman « Le grain dans la meule » ; une histoire de vendetta dans la Kabylie pré- coloniale , restitue un tableau saisissant des valeurs et mœurs berbères dans un livre ardent et généreux ( André Dalmas, dans la préface).
Durant la guerre d’Algérie, il part s’installer en France avec sa famille pour travailler pour l’ ORTF de Paris en 1959 jusqu’à sa retraite. Il se marie à une Française Mireille avec laquelle il partage deux enfants. Son second roman « La montagne aux chacals » (roman de l’Algérie des années de la 2 ème guerre mondiale du massacre du 08 Mai 1945) fut publié en 1981. Ce n’est que vingt (20) ans plus tard, qu’il publia son 3 ème roman « La robe kabyle de Baya (2000).
Malek Ouary s’éteint, dans l’anonymat, à l’âge de 85 ans. Il mourut le 21 Décembre 2001 à Argelès-Gazost dans les Hautes –Pyrénées où il fut inhumé. Si Malek Ouary a contribué à la transmission sur les ondes radio et à la promotion du patrimoine culturel berbère, son œuvre aussi riche que plaisante à lire car pleine de talent n’est pas diffusée et encore moins disponible dans les étals des librairies. Elle reste introuvable jusqu’à présent dans son pays d’origine qu’est l’Algérie qui célèbre le 50 ème anniversaire de son indépendance. Verra –t-on les choses remises à leurs places avec la réhabilitation du talentueux auteur, poète, journaliste et humaniste qu’était Malek Ouary ?
Bibliographie :
· « Par les chemins d’émigration », Reportage précédé du « Collier d’épreuves » (traduit du kabyle), édition Société Algérienne de Publication ,1955.
· « Le grain dans la meule » éd. Bouchène (1956) ré éd. 2000.
· « Le mouton de la fête » (conte) in Dialogues n°3 Juillet-Août 1963.
· « Poèmes et chants de Kabylie » éd. Saint-Germain des Prés, 1972.
· « La montagne aux chacals » éd. Garnier 1981.
· « La robe de Baya », éd. Bouchène, 2000.
Par M A Tadjer.
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