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Algérie: Les festivals de théâtre - La quantité au détriment de la qualité
PAR WAFIA SIFOUANE, 14 NOVEMBRE 2012 la tribune
Tandis que le théâtre algérien se cherche toujours une place et à s'imposer, les responsables du secteur de la culture, eux, continuent de multiplier les manifestations et festivals en espérant voiler la qualité médiocre de nos spectacles par des chiffres impressionnants, privilégiant ainsi le quantitatif au qualitatif, et jeter de la poudre aux yeux du pauvre public.
Créé en 2009, le festival international du théâtre, abrité par la capitale durant deux éditions, a changé de domicile pour s'installer à Béjaïa, en 2011, mais tout en gardant son ancienne équipe d'Alger. Tout comme celle d'Alger, la 3e édition a été loin d'être brillante, bâclage du programme, problème d'organisation et autres problèmes qui se sont banalisés aux yeux des festivaliers à force de leur répétitivité.En 2012, la 4e édition du festival s'est vue confiée à un nouveau commissaire, qui n'est autre le directeur du Théâtre régional de Béjaïa (TRB), Omar Fetmouche. Avec une nouvelle équipe à la tête de ce festival, plusieurs amoureux de théâtre ont cru au miracle.
Hélas, leurs espoirs ne seront qu'éphémères.Organisé du 29 septembre au 5 novembre dernier, cette 4e édition du festival international du théâtre de Béjaïa a vu la participation de pas moins de 18 pays, un chiffre qui a éveillé la curiosité de plus d'un. Mais les représentations qui ont eu lieu au théâtre régional étaient pour la grande majorité des monologues anciens.
Le public a également eu droit à la présence des pays du monde arabe représentés par des troupes d'amateurs qui ne reflètent rien de l'art dans leurs pays, les mêmes troupes qui reviennent chaque année. S'étant focalisé sur les spectacles de rue, le commissaire du festival a omis de prendre en considération le manque d'infrastructures et le public non-habitué à voir des artistes envahir les rues et places publiques. Résultat, la plupart des spectacles de contes se sont déroulés dans la plus grande indifférence des habitants de la capitale des hammadites. Voulant être convaincant et justifier son choix, le commissaire a affirmé que pour la prochaine édition, des chapiteaux seront installés dans la ville pour permettre
aux gens d'assister confortablement aux spectacles des arts de la parole. Mais est -ce suffisant pour séduire le public et les festivaliers badgés ? Autre désorganisation, celle de la programmation des spectacles avec le report de certaines représentations sans daigner informer les gens de la presse. Face au manque de salles et à la capacité réduite du TRB, les organisateurs, et ce n'est que pour les derniers jours, ont opté pour la programmation de deux spectacles à 20h, histoire de répartir le public entre deux salles (la grande et la petite du TRB) et satisfaire tout le monde.
En rappelant aux journalistes que la programmation de plusieurs spectacles en même temps se fait dans les plus grands festivals en prenant celui d'Avignon pour exemple, le commissaire a oublié de signaler que cela se fait certes mais en assurant la disponibilité du programme, celui d'Avignon est visible sur le site du festival un mois avant et non pas quelques heures avant la représentation. A la programmation chaotique s'ajoute la qualité des représentations, dont la plupart n'ont pas été à la hauteur. Cerise sur le gâteau, le spectacle de Kaddour Neaimi qui a choqué plus d'un par sa médiocrité.
Heureusement que ce dernier n'a pas fait l'ouverture du festival comme cela était prévu initialement. Mis à part ces soucis jusque là «gérables» et que le commissaire a tenté de rattraper, et cela jusqu'à la dernière minute, le festival international du théâtre est un événement victime de vautours qui lui tournent autour et qui essayent d'amasser le maximum d'argent au détriment d'un 4e art saint et digne de l'Algérie. Espérant que la prochaine édition permettra aux organisateurs de faire le tri et de mieux faire, non seulement pour le théâtre mais aussi pour la ville de Béjaïa.
avec un peu de recul
allAfrica.com: Algérie: Les festivals de théâtre - La quantité au détriment de la qualité
fr.allafrica.com
allAfrica: African news and information for a global audience
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« Si une once de vertu ajoute à l’efficacité née de la compétition, il faut beaucoup de compétition pour mettre fin à l’efficacité de la seule vertu. »
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amulliy ameggaz ay amdakel Lehsene Bahbouh, tazmert talwit yal ass yid-ek!
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