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Hymne au mouvement citoyen

15 Juillet 2019 , Rédigé par Hassani Mhamed

CULTURE / CULTURE
 
© D. R.
 

Pour l’auteur, “le poète, et l’artiste en général, est sommé de se positionner sur l’échiquier des valeurs humaines et humanistes. Il est sommé de se positionner devant tous les cas d’atteinte aux droits humains, sinon on lui refuse sa place citoyenne et il devient le serviteur d’un système”.

Le poète, romancier et dramaturge bilingue (français, kabyle) Mhamed Hassani vient de publier un nouveau recueil de poésie, L’ivre citoyen. Suivi de La cinquième saison, chez Boussekine Éditions, ancien gérant de Jazz Éditions, aujourd’hui disparu. L’auteur, retraité de la direction de la formation professionnelle de Béjaïa, a à son actif plusieurs recueils de poèmes et pièces de théâtre et un roman. Il a toujours été actif au niveau du mouvement associatif. Il a été l’une des chevilles ouvrières du festival national de poésie, les Poésiades de Béjaïa, qui était incontournable pour les poètes, consacrés et en herbe.

Depuis qu’il a quitté la vie active, Mhamed Hassani s’est rendu disponible pour sa famille mais aussi pour le pays. C’est ainsi qu’il a décidé de joindre le geste à la parole. Car pour lui, “le poète, et l’artiste en général, est sommé de se positionner sur l’échiquier des valeurs humaines et humanistes. Il est sommé de se positionner devant tous les cas d’atteinte aux droits humains, sinon on lui refuse sa place citoyenne et il devient le serviteur d’un système”.

La sentence est sans appel : “A-t-il le droit de passer outre, de se considérer comme exempter d’aller au front, de rester à lancer des youyous d’encouragement ou d’incitation ? Quel doit être le degré et la forme d’engagement de chacun ?” Car pour lui, “l’artiste ne peut être citoyen sans conviction concitoyenne”. La raison écrira dans son poème L’ivre citoyen : “Le livre citoyen. S’écrit. Se lit. Au jour le jour. Avec le soleil levant. Et les femmes et les hommes. Qui vont de l’avant. En précurseurs. Des libertés.” Dans l’esprit de Mhamed Hassani tout est citoyen. Son recueil de poésie se veut un hymne à la citoyenneté. 

C’est ainsi que pour lui tout est citoyen : le livre, l’art, le théâtre, l’artiste. Et forcément avec la révolution du sourire en cours, l’ivre citoyen devrait être un livre de chevet des jeunes et moins jeunes, qui se mobilisent depuis le 16 février, date de la première marche citoyenne qui a eu lieu dans la ville historique de Kherrata avant qu’elle ne souffle, tel un vent de liberté, sur toute l’Algérie. Et pour cause, pour l’auteur, “la révolte est un carburant qui brûle toutes mauvaises graisses et maintient l’homme debout. Ils sont beaux. Vivants comme des dieux. Ils défient l’ordre obscur. Pour que naisse le jour. Des libertés”. 

Comme la poésie est un art vivant qui passe par la scène, le chant, la mise en voix des textes accompagnés de musiciens, Mhamed Hassani est présent à toutes les marches des libertés et rassemblements de soutien aux personnes et militants arrêtés : “Marche des libertés. Marche générationnelle. Debout citoyen. Occupons les ruelles. Boulevards et placettes (place Saïd-Mekbel). Bannissons la misère humaine, fédérons nos énergies. Sur la voie de la citoyenneté.”

Ce qu’il faut espérer, l’auteur qui épouse ces valeurs, que son livre rencontre son public. Un public présent en force lors des marches de la dignité. À ce propos, l’auteur a réussi à écrire un texte des plus aboutis sur un artiste de rue, Karim Ziane en l’occurrence – qui a fait l’École des beaux-arts de Azazga. Un extrait pour donner un avant-goût : “De jour comme de nuit, son pinceau repoussait les murs de l’interdit et libérait le cri de l’opprimé, tout en recyclant les espaces pollués de la presque ville qui ne digère plus ses déchets organiques ou humains
 

M. OUYOUGOUTE

 

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