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« Parasitages »

23 Juillet 2015 , Rédigé par Hassani Mhamed

« Parasitages »

« Parasitages »

I

Tu ne pourras jamais faire complètement le vide pour te poser les questions essentielles et fatidiques.

Tu seras toujours parasité par les crimes perpétrés et perpétués sans raison supérieure que celle de la bêtise.

Tu seras toujours rattrapé par la bêtise humaine, inépuisable dans sa forme.

Tu n’achèveras jamais ton tableau fait de lumière vierge sensée faire miroiter la vérité, ni ta phrase sibylline tissée de fils lumineux pour rendre hommage à la pensée, ni ta note de musique remontée de silences et de ruissellements d’eaux, ni ton œuvre monumentale faite de ponts et de voies aériennes pour lier les mondes, ni...

Tu n’achèveras jamais le pèlerinage de tes lieux saints pour compléter le chapelet de tes prières.

Tu seras tout le temps accaparé par les luttes fratricides et les intérêts immédiats.

Tu n’entendras jamais le chant éternel, parce que, constamment, entrecoupé de gémissements humains arrachés sous la torture de tes semblables.

II

Alors, mêle ton chant aux gémissements et glisse-toi dans le vent du changement.Marche parmi les débris du présent et chevauche les lumières qui traversent le temps.

Ne te laisse pas séduire par quelques étincelles du levant, la route est longue et le temps court.La durée est notre si la monture est bonne.

L’humain s’éternise dans la traitrise éphémère.

L’amour se concrétise par la teneur des élans et se crétinise par l’absence d’horizon.

III

On croit connaitre les uns pendant que les autres nous échappent et l’on découvre que les premiers nous sont aussi méconnus que les derniers.

On se met à s’attacher au vent qui n’a d’avenant que les regrets du temps qui passe.

On croit combattre l’ennemi, on tire sur tout ce qui bouge et on abat toute idée porteuse de germination future.

On croit être le héros du jour alors qu’on est le scandale de demain.

IV

On nous prend pour la risée du jour alors qu’on est la brise, d’un après-midi d’été,qui rafraichie les idées écartées,d’un geste négligé, pour les remettre en l’état durant la nuit et atteindre le matin, en apothéose.

On nous a recommandé la ligne droite alors qu’on s’est nourri de relief et on a enchainé notre descendance pendant que nous bousculions les horizons.

Acculés à une vie monotone, nous ingurgitons un nombre infini de contradictions pour éclore comme une interjection dans un désert d’ennuis.

On se bat pour la différence et on s’arroge le droit d’éliminer la contradiction au lieu de la résoudre et d’ignorer l’inconnue de l’équation au lieu de la chercher.

V

Marche à pas reposés sur la braise des jours que les incendies humains n’arrêtent pas de raviver.

Maitrise ta douleur et ouvre grand les yeux sur ce que tu crois être le feu. Tu découvriras que tout est illusion et que ton seul ennemi est en toi. Alors, tu ne souffriras plus des autres, tu leur tendras la main, même s’ils la mordent, tu les aideras à se relever au niveau de ton regard pour qu’ils puissent regarder dans la même direction que toi.

Alors même si tu n’as rien résolu de ta première question, tu auras, au moins, gagné un compagnon.

VI

Tu vois, c’est quand on me croit loin du terrain que je suis au cœur du combat, et quand on me porte absent que je brille de ma présence. Dit, le Sage.

Celui qui est contraint à la gesticulation brasse du vent et se crée l’illusion d’être à l’avant.

Les discours ne répondent qu’aux besoins de consommation de la foule, non au désir de changement pour reprendre l’initiative du vivre ensemble initial.

À chaque pas nous devons reformuler l’équation pour ne pas perdre de vue l’inconnue à résoudre.

Écoutons chaque voix pour en distinguer le timbre, et que s’enrichit la chorale de nos plaisirs auditifs et que se mettent en place les alvéoles pour cueillir le miel de notre sagesse.

Parce que, sans sagesse, que faire de notre richesse sinon nourrir nos excès et libérer nos démons !

Mhamed HASSANI

08/07/15

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D
Trop philosophique, j"aime la fin du texte.<br /> Je n'ai pas compris le sens du Tableau.
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H
la vie est philosophie et la fin en est la sentence.