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le jour attendu ass yettwardjun

14 Mars 2019 , Rédigé par Hassani Mhamed Publié dans #poèsies, #renouveau culturel, #ta medyezt

Le jour attendu

Le jour attendu, c’est celui du grand réveil citoyen à travers toutes les ville et villages de ce grand pays.

Il se fait sentir et désirer

Dans l’air du matin

Dans la brise du soir

On ne choisi pas

Le jour de sa naissance.

Le jour tant attendu

Se fait entendre

Mais ne se laisse pas voir !

Ainsi vint le jour qui vit le peuple citoyen marcher

Marcher sans peur

Faisant trembler la pègre

Qui disparue de ses radars

Vint le jour

Qui ne ressemble pas aux autres jours

Un jour qu’on a voulu cacher

Sous les oripeaux de la peur

De l’irrationnel

Mais le peuple citoyen

S’était forgé un regard de lumière

Il sut dissiper l’obscurité

Pour qu’arrive le jour…

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Performance à Rocher Noir

1 Mars 2019 , Rédigé par Hassani Mhamed Publié dans #roman

 le roman est disponible auprès des des édition MAÏA et de FNAC et AMAZON 

performance artistique, histoire de l'Algérie, présent de l'Algérie.
Performance à Rocher Noir roman édité chez les éditions MAÏA

 

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Didouche Mourad, le fin stratège de la révolution algérienne

28 Janvier 2019 , Rédigé par Hassani Mhamed Publié dans #articles et entretiens publiés, #articles parus dans le quotidien La Cité, #publié dans Kabyluniversel

Didouche Mourad, le fin stratège de la révolution algérienneDidouche Mourad, le fin stratège de la révolution algérienne

Didouche Mourad, le fin stratège de la révolution algérienne

de Abdelaziz Boucherit aux éditions Maïa Paris

 

Ce livre est l’un des plus beaux hommages que j’ai eu à lire sur un héros de la guerre de libération de notre pays. Un héros dont on ne parle pas beaucoup d’ailleurs. Je découvre pour la première fois ce jeune chahid qui a réfléchi le déclenchement de la lutte armée et défendu la laïcité et l’algériennité ; en somme un état laïc, républicain et moderne ; autant qu’il a pu face aux partisans de l’archaisme et de l’obscurantisme imposés par le colonialisme.

Par  Mhamed Hassani

 

J’ai rencontré l’auteur de « Didouche Mourad, le fin stratège de la révolution algérienne » en début d’année 2019 à Paris, du côté du jardin du Luxembourg. Il me surprit par sa bonhomie avenante et un accompagnement verbal fluvial décrivant chaque élément décoratif meublant les chemins que nous empruntions au hasard de notre première déambulation parisienne. Châteaux et personnages s’animaient sous le souffle chaud de cet ingénieur retraité de la prestigieuse entreprise THALES. Des statues de personnages de roman qui côtoient celles de leur auteur dans la réalité du vieux Paris que nous traversions, avec cette impression de traverser le temps, de se sentir transparents ou flottants comme des âmes égarées qui compensent leur chaleur dissipée dans l’espace par des souvenirs du berceau commun. Le territoire des Amazighs, pays coincé dans son histoire plusieurs fois millénaire, de l’autre côté de la Méditerranée.

Nos pas nous menaient de rue en ruelle dont je ne cherchais pas à retenir les noms malgré les énumérations commentées de mon nouvel ami. Parcours hasardeux pour moi. L’était-il pour mon compagnon ? Sans avertir, il bifurqua dans son trajet et ses commentaires pour m’annoncer triomphalement :

« Voilà le bistrot où se rencontraient Mourad Didouche, Mohamed Boudiaf et Ahmed Mehsas. C’est là qu’est née l’idée du Comité Révolutionnaire d’Unité et d’Action (CRUA) et de là est partie l’idée d’un soulèvement armé pour la libération du pays du joug colonial. Grâce à la ténacité du « Petit », le jeune Didouche qui a su convaincre Boudiaf et le réconcilier avec Mehsas. Didouche et Boudiaf sont rentrés au pays pour structurer le CRUA avec les anciens de l’OS et préparer la lutte armée en mars 1954. De ce comité naîtra le futur FLN – ALN. Didouche Mourad était un partisan farouche de l’Algérie algérienne en opposition aux partisans de l’arabisme qui finirent par peser sur l’avenir du pays ».

Et c’est là, au carrefour de l’Odéon qu’Abdelaziz Boucherit me dédicaça son premier ouvrage consacrer à Didouche Mourad, ce jeune valeureux martyre tombé dans une embuscade, le matin du 19 janvier 1955 à Smendou dans le Nord constantinois. Au moment où j’écris ces lignes, je constate, ému, que c’était l’anniversaire de son décès. Je me sens vraiment triste et l’émotion m’étreint devant l’actualité de mon pays empêtrée dans un cafouillage sans fin. Personne n’a songé à commémorer la mort de ce héros. Pourtant c’est d’un homme comme lui que le présent a vraiment besoin pour le sortir de cette dispersion des forces saine et positives !

Cette nuit-là je me mêlais les rêves. J’accompagnais Mourad dans le Paris de Victor Hugo. Boudiaf jouait au grand frère et Mehsas m’importunait…

Abdelaziz Boucherit me parla longuement de sa dechra d’El-Milia comme un enfant qui pénètre dans les contes de grand-mère, ramenant à la surface une berbérité que les envahissements successifs n’ont jamais pu effacer. J’eus l’occasion de lire ses articles sur la berbérité de l’Algérie et de la résistance de son peuple à différentes invasions, publiés dans un quotidien algérien.

Aziz, comme j’ai fini par l’appeler, se mit à me conter sa ville natale d’El-Milia, de Constantine la capitale de l’Est qui a failli lors du déclenchement de la lutte armée et de sa passion de l’histoire depuis que son cousin professeur de médecine lui suggéra d’écrire sur les hommes valeureux de sa région.

Il me conta la dure vie campagnarde, les études jusqu’au Bac et son départ en France dans les années soixante-dix, où il continua avec succès ses études techniques. Il y mène sa vie à ce jour. Nourrit de littérature du XIXe siècle, son premier essai en porte tous les agrégats, style que l’auteur a mis au service de la stature de son héros national.

Ce livre est l’un des plus beaux hommages que j’ai eu à lire sur un héros de la guerre de libération de notre pays. Un héros dont on ne parle pas beaucoup d’ailleurs. Je découvre pour la première fois ce jeune chahid qui a réfléchi le déclenchement de la lutte armée et défendu la laïcité et l’algériennité ; en somme un état laïc, républicain et moderne ; autant qu’il a pu face aux partisans de l’archaisme et de l’obscurantisme imposés par le colonialisme.

Ce premier livre laisse augurer d’autres titres dans d’autres genres pour le plaisir des lecteurs.

Mhamed HASSANI

 

Quelques questions à Abdelaziz Boucherit pour en savoir un peu plus sur lui et son livre « Didouche Mourad, le fin stratège de la révolution algérienne ».

Questions :

  • Pourquoi un livre sur l’histoire (d’un personnage historique) et pourquoi Didouche Mourad ? Comment l’idée t’es venue ? À fait son chemin jusqu’à devenir réalité, un livre ?
  • Abdelaziz Boucherit : C’est une bonne question. C’était tout à fait par hasard, autour d’une discussion banale. Un cousin prof de médecine à Constantine (spécialiste des os) me suggéra de valoriser par des articles un homme illustre de notre région. En occurrence, Zighoud Youcef (Dont les origines étaient d’ElMilia d’après le livre de Chidekh Omar) et son rôle important dans la révolution algérienne. On avait tellement insisté à El-Milia que j’ai cédé à leur requête. Mes premières recherches historiques sur le personnage me rapprochaient, plutôt de plus en plus, vers le jeune Didouche Mourad. L’image de Didouche Mourad apparaissait en filigrane et sans cesse dans la vie révolutionnaire de Zighoud Youcef. Les descriptions anecdotiques sur Didouche, dans le sillage de Zighoud, éveillaient de plus en plus ma curiosité. Et il suffisait de se pencher pour soulever la petite pierre pour trouver la perle cachée derrière. L’image subite d’un géant apparaissait à mes yeux. Le Didouche Mourad ; jeune révolutionnaire ; défendait la laïcité dans un état républicain ; l’unité dans l’algérianité d’un peuple dont l’histoire a été fracassée en mille morceaux et pratiquer une politique moderne dans une Algérie indépendante. Il avait tout prévu : sa mort inéluctable et précoce et l’ingratitude des hommes. En faisant appel aux futures générations de ne pas oublier son combat. « Et, si nous venons à mourir, défendez nos mémoires ». C’était le cri de ce jeune homme, intellectuellement structuré et volontairement mis à l’oubli qui m’a poussé à ressusciter sa véritable histoire.

Un vrai révolutionnaire, qui n’était pas du goût des ennemis de la laïcité.

 

  • Mais encore ? Toi le technicien ?
  • Abdelaziz Boucherit : Tu as raison de souligner ce fait. Le technicien que je suis : habitué aux rigueurs des raisonnements, c’està-dire un esprit concrètement constitué. On appelle ça le pragmatisme. On m’a souvent reproché de construire mes raisonnements à partir des faits réels en négligeant, parfois, les considérations supposées ou les vérités imposées. Pour aller vite ; J’ai trouvé en Didouche Mourad, une logique et une analyse du réel de la situation de l’époque digne d’un des grands hommes du XX siècle. J’ai découvert un homme qui a appris à se servir de la performance intellectuelle des Européens pour l’utiliser contre eux et trouver les mots justes pour unir son peuple pour le libérer du joug colonial. C’est difficile de tout citer. Il faut lire le livre pour découvrir les mérites des sacrifices de nos jeunes pour une cause sacrée : L’indépendance du pays. En résumé ; j’ai beaucoup apprécié le personnage. À sa place J’aurais fait la même chose.

 

  • Le rejet des positions des messalistes et des centralistes, son choix de la 3 ème voie (l’action armée) et son attachement à son algérianité, semblent composer la pierre angulaire de l’engagement de Didouche Mourad ; peux-tu nous résumer en quelques mots le caractère et les qualités de ce jeune révolutionnaire méconnu de la jeunesse actuelle ?
  • Abdelaziz Boucherit : Troisième voie : En fait

1. Didouche Mourad était tout simplement pour la violence révolutionnaire.

2) Un système construit par la violence doit se détruire par la violence

3) L’ancien système détruit laissera la place à l’émergence d’un nouveau système moderne

Ce sont les valeurs révolutionnaires qui ont permis à la Russie et la Chine de passer d’un système archaïque à un système moderne. Et c’est ce que visait Didouche pour l’Algérie.

Didouche était un fan de Mao thé tong. Bien qu’il sût qu’il n’allait pas survivre il a préparé, le cas où, la révolution pour être le Mao Algérien. Ben M’hidi et Bitat étaient choisis en connivence avec Boudiaf pour servir plus tard leur stratégie politique. À leurs yeux, ils étaient facilement contrôlables. Didouche était un as dans la stratégie et se donnait les moyens pour arriver à ses buts. Avoir la zone 2 (Nord Constantinois) gérée par lui-même, la zone 4 (Alger et ses environs) gérée par Bitat et la zone 5 (L’oranie) gérée par Ben M’Hidi, lui donnait à lui et son ami Boudiaf une influence certaine pour aller jusqu’au bout de la bataille. Avoir le Constantinois, l’Algérois et l’Oranie sous leurs ordres militairement (ALN) et politiquement (FLN) c’était l’assurance vie de la révolution. Boudiaf et Didouche avaient en commun le spectre des tentatives manquées des soulevements en Algérie. Qu’ils avaient essayé de tout tenter pour consolider la révolution.

Mais, lors de la définition des critères qui scellaient les fondements de novembre il s’était trouvé tout seul à être contre le statut d’une Algérie future islamique. Pour lui tout système politique religieux était archaïque (Il avait en tête, en effet, les vieux systèmes obsolètes Russes et Chinois).

Les arabophones du FLN n’ont jamais pardonné à Didouche d’avoir défendu une Algérie moderne et laïque.

Il y a beaucoup à dire. Le livre a abordé ces sujets mais particulièrement pour faire réfléchir les lecteurs.

 

  • D’après ton livre, tout se décida dans ce bistrot de l’Odéon : la dénomination de l’organisation qui réunira les conditions du déclenchement de la lutte armée et même le nom des hommes qui en assureront l’organisation et l’exécution ?
  • Abdelaziz Boucherit  C’est exactement lors des débats d’Odéon que toutes les grandes lignes ont été décidées. Juste à côté du jardin de Luxembourg, la maison de Marie de Medécis, la mère des reines d’europe, femme d’Henry IV et grand-mère de Louis XIV. Le café était en face du théatre Odéon et juste sous le balcon de la chambre de Napoléon soldat en formation pour l’armée Royale. Pas loin non plus du restaurant universitaire Nord Africain 115 (Saint Michel). Beaucoup de symboles, en effet. Ils allaient là bas, juste pour bénéficier d’un repas au 115 au tarif étudiant.

 

  • Une autre question : Didouche a pris en charge la région de constantine, malgré la défaillance des troupes mobilisées pour le déclenchement du 1 nov ? pourquoi ? n’est ce pas ce qui a précipité sa mort ?
  • Abdelaziz Boucherit : Il faut avoir en tête que la zone 2 de l’OS de Constantine était dirigée par Boudiaf. Boudiaf était devenu l’un de ceux qui s’entendait le mieux avec Didouche. Il y avait un très grand potentiel de militants Os. Le Constantinois était important pour créer la surprise psychologique du soulévement et assurer la pérennité de la révolution.Pour sa mort, Didouche était convaincu et d’ailleurs il l’a bien dit, que personne de la génération de ceux qui assistent au déclenchement de novembre ne survivra. La défaillance des combattants OS de Constantine est arrivée après la réunion des 22. On trouvera l’explication dans le livre.

 

  • Mais quand même j’ai senti que Didouche rejoignait Constantine comme s’il allait directement à l’abattoir !
  • Abdelaziz Boucherit : Son dernier départ d’Alger, Oui effectivement. Mais il allait courageusement prendre son poste. La défaillance des troupes de Constantine l’avait beaucoup affecté. Toute sa stratégie d’attaque a été mise à terre. C’est aussi vrai que le retrait de dernière minute des Constantinois a vraisemblablement précipité sa mort. Mechatti (origine d’El-Milia) qui a participé à la réunion des 22 et qui a trahi Didouche. Mechatti à fini malgré son forfait à la fédération française.

 

  • Son origine kabyle a-t-elle joué contre lui ?
  • Abdelaziz Boucherit : Non pas du tout. Parmi les six du CRUA, Personne n’était connu pour des idées régionalistes. D’ailleurs, Didouche Mourad était d’origine Kabyle. Il a été le centre de toutes les décisions.  Il s’était, certes, opposé politiquement, lui-même, à Krim. Il considérait Krim comme un grand fidèle et partisan de Messali. Il pensait qu’il n’était pas digne de diriger la grande Kabylie. Pour lui la petite kabylie (Constantinois) et la grande Kabylie (Tizi jusqu’à la périphérie d’Alger) meritent de se faire diriger par les hommes sûrs. Il y avait, certainement des arrières pensées politiques derrière cette opposition, pourtant, Ouamrane et Krim ont fait un tableau flatteur du personnage de Didouche à Abane. D’ailleurs la première wilaya qui s’était souciée du silence de Didouche c’était la wilaya 3 de Krim. Krim a envoyé amirouche à aller aux nouvelles. Il avait abandonné sa mission car la région selon lui était aussi montagneuse et plus dangereuse que Djurdjura.
  • En conclusion ?
  • Abdelaziz Boucherit : je tiens à te remercier pour ton intérêt envers mon premier livre qui j’espère sera suivi d’autres. Notre histoire a besoin d’être dépoussiérée et remise à l’ordre du jour pour nous permettre de construire un pays moderne ouvert sur l’humanité agissante pour le bien-être de tous.

Entretien réalisé par Mhamed Hassani

lien de publication :  http://kabyleuniversel.com/2019/01/29/didouche-mourad-le-fin-stratege-de-la-revolution-algerienne/?fbclid=IwAR2Qtq7jlL3WcNGd1xf5adDoOBa668iUTCHQIBwDCz9iDJhtH9u2s4zrlwg

 

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La révolte est un carburant qui brûle toutes les graisses et maintient l’homme debout.

24 Novembre 2018 , Rédigé par Hassani Mhamed Publié dans #poèsies, #ta medyezt

Ils sont jeunes

Ils sont beaux

Vivants comme des dieux

Ils défient l’ordre obscur

Pour que naisse le jour

Des libertés

Ils brisent les portes du silence

Et marchent à contresens

Des embrigadés de toutes tendances.

 

Même si l’ordre établi les réprime

Ils savent encaisser

Et riposter

Par le sourire et l’air décidé.

À coups de rafle

Et d’arsenal sophistiqué

Il croit les éparpiller

Comme feuilles au vent

Il ne fait que les démultiplier

À travers villes et monts.

D'une personne révoltée

On s’est retrouvé comité

Puis Mouvement pour les libertés

Ainsi vont les révolutions

Qui grandissent l’humanité.

 

Bgayet Bejaia le 24 novembre 2018

Mhamed Hassani

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amek i neqqen lhhiba / comment on assassine une aura

20 Novembre 2018 , Rédigé par Hassani Mhamed Publié dans #poèsies, #publié dans Kabyluniversel, #ta medyezt

 

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Double engagement de l'artiste

9 Novembre 2018 , Rédigé par Hassani Mhamed Publié dans #articles parus dans le quotidien La Cité, #poèsie et arts plastiques, #publié dans Kabyluniversel

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tadwilt g radio tis snat 04/11/18

9 Novembre 2018 , Rédigé par Hassani Mhamed Publié dans #poèsie et arts plastiques

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la rue est mon atelier

5 Novembre 2018 , Rédigé par Hassani Mhamed Publié dans #articles et entretiens publiés, #peinture et poésie, #publié dans Kabyluniversel

« La rue est mon atelier »

« Dans le chaos du monde l’artiste est le contre chaos qui happe l’harmonie au passage, à la croisée des trajectoires des raies de lumière, là est le point choc qui brise le silence dans l’esprit du regardeur. La fécondation est la naissance du lien, la ligne d’échange, la continuité géométrique des formes de langage. »

Par Mhamed Hassani

 

 

 

 

 

Qui est Karim Ziane?

Entré en 1994 à l’école des beaux arts d’Azazga, il a terminé son cursus de formation artistique à Oran suite à l’assassinat de Hocine Asselah, directeur de cette institution, en 1996.

Connu comme un artiste rebelle sur la place bougiote, je l’ai croisé au détour d’une exposition de mon ami ELMES (en mars avril 2018) qui s’est investi dans l’infographie pour questionner l’olivier ancestral.

Karim m’est apparu fuyant, instable et roublard. Il a fait irruption dans la galerie en habitué des arts mais pas du lieu. Il connaît tout le monde et compris moi sans que je le situe dans ma géographie humaine…

Puis, je l’ai retrouvé en pleine réalisation d’une fresque sur un boulevard poussiéreux sous un soleil de plomb, s’attaquant à un mur craquelé qu’il a décidé d’ébranler avec ses formes et ses couleurs. Je ne savais pas que c’était un habitué des fresques.

Le deuxième jour, des silhouettes africanisent déjà le mur. Je ne sais pourquoi, les personnages émergent du mur comme d’une steppe, hérissés comme des oursins ou des hérissons mais pas des porcs épics : ils ne décrochent aucune pique ! Ils accrochent seulement le regard inaccoutumé des passants qui commencent à traîner la patte à son niveau.

Déjà la fresque rameute du monde ! Mauvais signe pour les récalcitrants qui n’aiment que l’échec et la reddition ! La fresque fait des fresques sur les réseaux sociaux, rien n’arrête le mauvais sort quand il s’acharne sur ceux qui ont tort. L’artiste est une étincelle qui met le feu aux mauvaises herbes pour que reverdisse la prairie !

L’autorité en mal d’interdiction se rabat sur la pénurie de peinture et de pinceau que l’artiste réclame pour maintenir la cadence africaine qu’il imprime à ses personnages.

L’artiste voit loin, le mur est un support, pas un obstacle. Ou bien est-ce l’obstacle que la couleur perfore de sa lumière ?

L’artiste ne vit que par sa création sinon l’homme survit d’aumône même s’il bosse dur !

La fresque fut abandonnée dans la steppe du mur sans déranger qui que soit.

Puis l’artiste disparut sans crier gare, laissant la presque ville à ses ordures. Il se réfugia dans la montagne, reprit le rythme de vie des anciens.

L’artiste fustige le faux et redevient rocher, pierre lancée par la fronde d’une jeunesse qui reste à inventer.

L’Afrique reste un continent inachevé et la fresque une blessure publique qui ne dérange aucun esprit. L’image du désert habite la mémoire du nord.

Puis, inattendu et hirsute comme une insomnie, le voilà rapatrié par la presque ville dans le reste d’un jardin colonial, à tenir compagnie au Zéphyr que le temps ne fait même pas frissonner. Il reproduit la statue au bon plaisir des promeneurs à qui il tend le pinceau pour laisser leur empreinte sur la toile à défaut du monde.

C’est là que je l’ai croisé la deuxième fois, à l’ombre du feuillage, à dialoguer avec le Zéphyr. Il lui parlait sûrement de sa sœur de Sétif que les intégrismes n’arrêtent pas d’amputer de ses généreux seins offerts au vent et au temps. Non, Karim s’amusait et amusait ses visiteurs. Il réinventait l’art de peindre pour le plaisir et l’amusement des enfants. Et toute cette population qui ne connaissait pas de musée connaissait Karim qui a horreur de l’enfermement de son art.

« Mon atelier, c’est la rue » clame l’artiste que nul destin n’a encore figé. Mon musée n’a pas de mur ni de porte, précisait-il, le pinceau haut à hauteur du sein debout du zéphyr.

Puis, il mettait le pinceau entre les doigts de l’enfant et lui dit : touche, mets ta touche, exprime ton passage sur la toile qui s’ouvre à toi.

Quelques jours plus loin, le voilà pliant sa chaise et son trousseau, se déplaçant vers la place de la liberté d’expression et… d’exhibition compléta-t-il en s’éclatant dans une gorgée de café qu’il trimbale dans un gobelet en carton recyclé et sa manière de voleur de feu que je commençais à distinguer dans son instabilité spatiale et la continuité de sa touche africaine.

De jour comme de nuit, son pinceau repoussait les murs de l’interdit et libérait le cri de l’opprimé, tout en recyclant les espaces pollués de la presque ville qui ne digère plus ses déchets organiques ou humains.

Puis, il fallait voler plus haut que les murs des prisons pour capter le cri des détenus d’opinion. La montagne est le lieu de l’aigle et de la profondeur du regard. Là où rejaillit la source et se fige la vague. Son être n’est plus qu’un pinceau affûté aux rythmes des musiques ancestrales.

Nuits carcérales, l’obscurité des cachots reproduite sur des places publiques. Les barreaux s’effaceront d’eux-mêmes devant la levée du jour que l’artiste citoyen guette au rond-point des libertés.

Son angoisse, le sarcasme. Quand on lui vole son arme, l’artiste est désarmé. C’est la fuite. Comme le hérisson il se rembobine, boule d’épines qu’on ne peut plus atteindre. Et l’hibernation commence jusqu’à la fonte des neiges, rare dans ce pays de soleil.

Dans le chaos du monde l’artiste est le contre chaos qui happe l’harmonie au passage, à la croisée des trajectoires des raies de lumière, là est le point choc qui brise le silence dans l’esprit du regardeur. La fécondation est la naissance du lien, la ligne d’échange, la continuité géométrique des formes de langage.

L’artiste se retire de la scène pour laisser l’œuvre faire son travail.

 

Mhamed Hassani

Poète et dramaturge

 

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Le double engagement de l’artiste : esthétique et public

19 Octobre 2018 , Rédigé par Hassani Mhamed Publié dans #renouveau culturel, #articles parus dans le quotidien La Cité, #publié dans Kabyluniversel

Le double engagement de l’artiste : esthétique et public

En solidarité avec les détenus d’opinion en général  et de Merzouk Touati en particulier

Militer, soutenir une cause, être solidaire avec le détenu d’opinion emprisonné… L’actualité a été très exigeante ces dernières décennies parce que les citoyens ont été malmenés, interdits d’exister à travers ses représentations artistiques et politiques, soumis quotidiennement à une violence informelle et formelle. Le citoyen s’est senti trahi à chaque fois par les uns et les autres. Ce qui l’a rendu exigeant envers ceux qui prétendent le représenter au point de demander des preuves extrêmes de leur engagement.

Quand les politiques agissent en contradiction avec leur discours et que les artistes se retiennent de prendre position en public, la société est doublement frustrée par ses représentants.

Plus de chèque à blanc, il faut aller au feu d’abord et venir parler ensuite.

L’écrivain, et l’artiste en général,est sommé de se positionner sur l’échiquier des valeurs humanistes. Il est sommé de se positionner devant tous les cas d’atteinte aux droits humains, sinon on lui refuse sa place citoyenne et il devient le serviteur d’un système.

A-t-il le droit de passer outre, de se considérer comme exempte d’aller à la bataille, de rester à lancer des youyous d’encouragement ou d’incitation ? Quelle doit être le degré d’engagement sur le terrain et non sur la feuille ? 

Le citoyen d'aujourd’hui semble exiger un double engagement, public et esthétique.

Dénoncer dans l’œuvre et être complaisant dans la réalité, suffit-il à l’artiste pour gagner la confiance de ses concitoyens ?

Le citoyen est désormais conscient que la dimension artistique ne peut se passer d’un engagement humain pour peser sur la balance de la justice. Que l’artiste ne peut être citoyen sans engagement aux côtés de ses concitoyens…

Mhamed Hassani

Poète dramaturge

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